Les Karens sont les représentants d’un groupe ethnique de quatre à cinq millions de personnes dont 10 % vivent en Thaïlande et 90 % au Myanmar. Ils possèdent leur propre langue. Ils sont réputés pour leur habileté à dresser les éléphants. Chaque famille vit sous un même toit regroupant, parents, enfants et grand-parents.
Traditionnellement, il n’existe pas de noms de famille. Il est usuel d’appeler quelqu’un le père de … ou la mère de … suivi du prénom de son fils ou de sa fille aîné.
Le riz et le bambou sont à la base de la vie quotidienne. Ils cultivent également une grande variété de fruits et de légumes pour leur consommation ou pour vendre sur les marchés. Leur alimentation est agrémentée de petits animaux de la jungle, de poissons, de champignons, de guêpes, de hannetons, de chenilles et de cigales. Les maisons sont construites sur pilotis avec du bambou, et sont recouvertes de feuilles. Le rez-de-chaussée sert d’abri pour les animaux domestiques. Autrefois, les plus riches propriétaires bâtissaient leur habitation en tek, mais de nos jours, le prix est devenu trop prohibitif. Les villages Karens ont été médiatisés grâce aux films « Largo Winch 2 » et « John Rambo » de Sylvester Stallone.
Le rendez-vous avec le guide est fixé à 9h30 devant l’hôtel. Les sacs sont prêts, remplis avec le strict minimum : le poncho, bien sûr, plus une fourrure polaire pour le soir, un sac à viande ou un duvet pour dormir, un spray antimoustique, une paire de basket qui ne craint ni la pluie ni la boue, un ou deux tee-shirt de rechange, une trousse de pharmacie, une lampe frontale et un maillot de bain. Avec tout ça, vous êtes prêts à affronter la jungle la plus hostile ! Pour le reste, c’est le guide qui gère toute la logistique. Il vous prend à l’hôtel et vous ramène trois jours plus tard. Entre temps, vous n’avez qu’à vous laissez vivre et profiter de ce qui vous entoure. Les vraies vacances, en somme !
Tout le monde s’entasse dans le 4x4, et c’est parti pour les montagnes du Nord. Au bout d’une heure de route, le chauffeur s’arrête sur la place d’un village devant un petit marché. Vous ne serez pas seuls. On dirait que tous les touristes de Chiang Mai qui partent en trekking se sont donnés rendez-vous au même endroit et à la même heure. Chacun en profite pour faire ses derniers achats, pour faire notamment le plein de bouteilles d’eau, et visiter le marché. Le secteur des viandes et des poissons est aussi riche en couleurs qu’en odeurs. On regarde, on passe en retenant sa respiration !
Le voyage reprend. Les véhicules chargés de touristes se dispersent vers des directions différentes. Vous êtes enfin seuls, sur une petite route cabossée et vous vous dîtes que vous avez vraiment bien fait de choisir l’option « voyage à la carte ». La civilisation s’éloigne peu à peu, avec en même temps le risque de croiser la police. Alors le chauffeur vous propose de monter sur le toit du 4x4, histoire de bien prendre l’air. C’est marrant, ça secoue, mais ça fait vraiment très mal aux fesses ! La route est parfois très mauvaise, toute en virage et raide comme des montagnes russes. Au milieu de nulle part, le chauffeur s’arrête soudain. Une personne attend au bord de la route. Ils semblent se connaître et entament la conversation. En fait, c’est le point de rendez-vous avec le vrai guide, celui qui vit ici et qui va vous faire découvrir sa région pendant trois jours. Le chauffeur du 4 x 4 n’était qu’un intermédiaire.
Chacun se présente poliment. Le guide s’avère tout de suite très sympathique. Il vous fait visiter le temple de Bouddha caché dans la végétation qui domine une large vallée. L’endroit est très beau. Les statues s’intègrent parfaitement dans la nature luxuriante. Le guide explique en anglais toute l’histoire de ce site, le rôle qu’il joue dans la région. Il en profite aussi pour vous faire découvrir des plantes, goûter des épices. Le séjour commence bien !
Retour dans le 4x4 pour parcourir les derniers kilomètres qui mènent au village de Khun Wang. Le chauffeur vous donne rendez-vous dans trois jours. Vous voilà seuls avec votre guide qui propose le premier repas afin de prendre des forces avant de débuter la randonnée. Le riz et la sauce sont savamment pliés dans des feuilles de palmiers qui font office d’assiettes. Ici pas de couteaux, ni de fourchettes, il faut apprendre à manger avec des baguettes taillées dans une sorte de roseau bien vert. Ce n’est pas facile, mais on n’a pas le choix !
Le guide montre le chemin. Il descend tout d’abord dans le creux d’un ravin puis suit le cours d’une petite rivière. Il faut parfois jouer les équilibristes au dessus de l’eau pour ne pas se mouiller les pieds. Si vraiment on ne peut pas traverser, le guide coupe un arbre et le jette en travers de la rivière pour passer à pieds secs. Tout est humide et boueux, alors au bout d’un moment, on ne fait même plus attention et on y va carrément.
Le guide connait bien la forêt. Il vous fait goûter toutes sortes de fruits et de plantes. Il ramasse des champignons peu ragoûtants pour sa soupe à lui. Il y a même des chanterelles. Mais ce sont des fausses, des imitations thaïs, des contrefaçons comme la plupart des choses qu’on trouve dans ce pays !
Vous rencontrerez probablement vos premières sangsues. Elles adorent les endroits humides et sombres. En deux temps trois mouvements, elles sont sur vous et s’installent sur vos chevilles. Ce n’est pas grave du tout. Il suffit juste d’un petit contrôle de temps en temps afin de les enlever avant qu’elles ne soient ancrées trop solidement. Pour les ôter, on tire dessus, et si elles résistent, on les brûle avec un briquet. Ça fait un peu ambiance guerre du Viet Nam !
Le chemin devient de plus en plus large et abandonne progressivement la forêt pour traverser des champs cultivés. Le guide pénètre dans les propriétés, cueille les fruits pour vous les faire goûter. Il connait tous les paysans des alentours. C’est normal, il vous emmène dans son propre village ! La randonnée se termine à la nuit tombée devant sa maison où sa famille vous accueille. Vous vous installez dans une grande pièce séparée dans laquelle sont posés au sol une dizaine de matelas et autant de moustiquaires. La maison est sur pilotis, pour que les esprits, les poules et les cochons puissent circuler librement par-dessous. En attendant le repas, vous pouvez faire un petit tour dans le village, mais c’est vraiment minuscule et les maisons sont éparpillées dans la forêt.
La famille du guide s’occupe de vous préparer à manger. C’est un repas de roi qui est servi sur la grande table devant la maison. Il y a de quoi nourrir trois fois plus de personnes. Les plats sont nombreux et délicieux. Il nous propose même du coca ou de la bière. Le guide allume un feu pour éloigner les moustiques. Comme il fait nuit noire et que le froid tombe vite, la soirée se termine rapidement au fond des duvets ou sous les couvertures prêtées par la famille !
Rendez-vous à 8h30 pour le petit déjeuner. Et quel petit déjeuner : œufs au plat, toasts, thé, café, cacao, pastèque, confitures. On n’imagine pas trouver autant de confort dans un si petit village perdu au milieu de la jungle. Si vous avez l’occasion de jeter un œil à l’intérieur de la maison du guide, vous constaterez que toute la famille vit dans une grande pièce principale. Il n’y a pas de meuble, tout se passe à même le sol, y compris la cuisine.
Une heure plus tard, la troupe est en route pour une pleine journée de marche en forêt. La plupart du temps, on marche sur un chemin qui suit les crêtes. Cela évite de monter et descendre sans arrêt et cela permet aussi d’avoir de très jolies vues sur les montagnes de la région. De temps en temps, il pleut quelques gouttes. Rien de bien inquiétant, tout le monde marche en tee-shirt. Mais parfois, sans que l’on sache comment il le sait, le guide pose son sac à dos et enfile son poncho à toute vitesse. On a à peine le temps de l’imiter que c’est le déluge. Ça ne dure pas très longtemps, mais ce sont des pluies tropicales
À midi, le guide déballe le casse–croûte. Cette fois-ci, ce sont des pâtes chinoises qu’il faut manger avec les baguettes. Ça se corse ! Après le repas, pas besoin de faire la vaisselle : les couverts, les plats et les assiettes sont 100 % végétales. On jette tout dans la jungle ! La balade continue tantôt en pleine forêt, tantôt au milieu des rizières, endroit favori des sangsues.
Pendant toute la nuit, les grillons, grenouilles et autres bestioles en tout genre font un vacarme de tous les diables. Le soleil n’est même pas encore levé que les poules et les coqs prennent le relai. Le réveil est inutile dans ce village ! A 7h30, quand le petit déjeuner est servi, il y a longtemps que la vie a commencé pour tous les villageois. Le menu est toujours aussi consistant, et une heure plus tard, tout le monde se retrouve avec le ventre plein et le sac au dos, prêt à partir.
Le chemin serpente au milieu des rizières où travaillent hommes, femmes et enfants. Les couleurs sont magnifiques. L’itinéraire emprunte parfois des portions de routes ou des chemins plus ou moins carrossables. Ils nous amènent jusqu’à un village de femmes-girafes. Il est entouré d’une haute palissade qui masque complètement la vue vers l’intérieur. C’est évidemment fait exprès parce que pour voir, il faut payer. Ça fait bien rire le guide qui s’empresse de commenter que les vraies femmes-girafes n’existent plus depuis longtemps, et que celles-ci enfilent vite leurs colliers dès que les touristes arrivent pour les quitter aussitôt qu’ils ont le dos tourné.
Pour l'histoire, les femmes Karens reçoivent leur premier anneau autour du cou entre cinq et neuf ans. Ensuite on en rajoute jusqu’au mariage, ou si la femme ne se marie pas assez tôt, jusqu’à ce que le poids des anneaux atteigne dix kilos. Le triste record s’élève à vingt-huit pièces. Les anneaux sont censés protéger des morsures de tigres, mais c’est en fait surtout une question de beauté et d’esthétisme.
Autrefois, le port des anneaux était obligatoire chez les Karens. Aujourd’hui, cette pratique a pratiquement disparu et est devenue purement artificielle. Les rares femmes qui revêtent encore cette parure le font pour attirer les touristes et s’assurer un modeste revenu. Avec les anneaux, le cou peut s’allonger jusqu’à trente centimètres. En fait, ce sont les épaules qui s’affaissent, créant ainsi cette illusion d’optique. Les femmes girafes n’enlèvent en principe jamais leurs anneaux car leur cou est tellement affaibli qu’elles n’y survivraient pas plus d’une semaine. Cela peut être le cas si elles ont trompé leur mari. C’est alors leur mère, leur sœur, ou leur tante qui ont la charge de retirer les anneaux. Parfois le mari pardonne et les fait remettre deux ou trois heures après leur retrait.
On passe notre chemin, direction une grosse cascade de 7 ou 8 mètres de haut qui motive beaucoup plus le guide que les femmes-girafes. Le jeu consiste bien sur d’escalader la barre rocheuse pour se jeter dans l’écume. Jeu agréable, mais jeu dangereux. Il y a beaucoup de courant et rien n’interdit qu’un rocher ou un tronc d’arbre invisible ne se soit pas coincé sous l’eau pendant la nuit. L’argument du guide est que de nombreuses personnes sautent chaque jour et que ça ne risque absolument rien. Lâchement, c’est plus prudent de le laisser passer en premier et d’atterrir exactement au même endroit que lui. Ce petit bain tombe à pic, l’eau est rafraîchissante et remplace la douche du matin !
Au bout du chemin, un pick up en piteux état vous attend pour vous ramener à la civilisation, sur une vraie route, avec du vrai goudron. Une petite pause repas dans un restaurant de type routier et vous voilà reparti pour une nouvelle aventure : vous allez descendre une rivière en bambou - rafting. Il s’agit tout simplement de radeaux construits avec des grosses tiges de bambous. Quand tout le monde est installé à bord et que l’embarcation est bien équilibrée (on met les gros au milieu !), le guide se propulse dans le courant à l’aide d’une perche. La rivière circule au milieu du couvert végétal assez dense, ou dans de petites gorges encaissées. Quelques petits rapides ajoutent un peu de piquant à cette descente très agréable. Les guides plaisantent entre eux, se jettent des fruits arrachés au passage, se poussent dans l’eau. Tout le monde termine la descente complètement trempé. Un véhicule attend à l’arrivée pour remonter les passagers au point de départ. Pour les guides, c’est le plus dur qui commence : les radeaux sont tellement lourds qu’il faut les démonter complètement et les charger pièce par pièce dans un 4x4 pour retourner à la base.
Pour vous, l’heure est venue de dire au revoir à votre guide. C’est ici que les chemins se séparent. Si vous avez été satisfaits de ces trois jours passés en sa compagnie, laissez-lui un pourboire. Il n’y a pas de règle, ni d’obligation, c’est comme vous le sentez. En ce qui nous concerne, nous avons réalisé ce trek avec Gévéo et nous avons été enchantés !
Le chauffeur de l’aller est au rendez-vous pour vous ramener à Chiang Mai. Sur les conseils de Gévéo, il s’arrête en chemin pour vous faire visiter un temple très réputé dans la région. Il est composé de quatre immenses Bouddhas dorés, érigés au sommet d’une colline. Ils se tournent le dos et regardent chacun un des quatre poins cardinaux. Du haut de la butte, la vue s’étend sur toute la plaine alentour, avec en prime, une belle perspective sur l’immense escalier bordé de dragons qui descend jusqu’au pied du temple. Sous les mains des Bouddhas, vous remarquerez les énormes essaims d’abeilles qui pendent en bourdonnant.
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