Un des pouvoir de la photographie, c’est de pouvoir rendre visible l’invisible. Concernant les aurores, quand vous les regardez à l’œil nu lors d’un moment de faible activité, vous ne verrez pas forcément de la couleur, au mieux un voile blanc dans le ciel. Lors de grosses «explosions» cependant, nul doute que l’aurore sera bien colorée et en mouvement, un rêve éveillé...
Mais pour certains, le rêve c’est de justement capter cet instant en photo. Ce n’est pas une mince affaire, mais le matériel suivant et les quelques conseils de base vous garantiront le minimum syndical en termes de résultat attendu :
- Le trépied : la photographie d’aurore est une activité nocturne où la source principale de lumière est le plus souvent l’aurore boréale elle-même. Il faut donc réaliser une pose longue de plusieurs secondes pour que la lumière ait le temps « d’imprimer » le capteur de votre appareil photo. Qui dit pose longue, dit zéro mouvement, aucun flou dû au bouger, d’où le trépied obligatoire pour ce genre de photo.
- Télécommande à distance ou retardateur : pour les plus pointilleux, ceux qui veulent être sûr que la photo soit nette, munissez-vous d’une télécommande ou utilisez le retardateur de votre appareil photo lors du déclenchement : cela évitera de faire trembler l’appareil en appuyant dessus lors de la prise de photo.
- L'objectif photo : si vous possédez un appareil réflex ou hydride notamment, vous aurez besoin d’un objectif pour réaliser l’image. Une aurore boréale est un phénomène lumineux relativement large qui peut prendre une bonne partie de votre ciel. Le mieux est donc d’avoir un objectif grand angle qui « voit » large, autrement dit du 12mm jusqu’au 24mm. Vous pourrez bien entendu réaliser des images avec des focales plus grandes (35mm, 50mm etc) mais le cadrage sera plus serré.
Un autre aspect important est l’ouverture «f» de votre objectif : plus elle sera grande (f/2.8 f/1,4), plus vous pourrez faire rentrer de la lumière dans votre image sans pousser aux extrêmes les autres réglages tels que les ISO et le temps d’exposition.
- L'appareil photo : qu’il soit réflex ou hybride (voire bridge), le principal est qu’il puisse être débrayable et que vous puissiez régler manuellement les 3 différents réglages qui font l’exposition d’une photo, à savoir l’ouverture, le temps d’exposition et les ISO. Dans ces 3 paramètres, seule la montée en ISO (la sensibilité à la lumière et notamment aux hautes lumières) sera mieux gérée si votre appareil est récent. Cela est également lié à la taille du capteur à l’intérieur de l’appareil : plus il sera grand (plein format, voire moyen format) plus la taille des photosites sera grande et moins le bruit apparaitra sur vos photos.
Voici maintenant des réglages types suivant l’aurore boréale que vous aurez devant vos yeux ébahis :
- Aurore faible sans mouvement : 25s de temps de pose, ouverture à f/2,8, 1600 ISO
- Aurore faible à modéré : 15s de temps de pose, ouverture à f/2,8, 3200 ISO
- Aurore "explosive" : 5s de temps de pose, ouverture à f/2,8, 6400 ISO
Ces réglages sont bien sur très arbitraires et dépendent beaucoup de paramètres extérieurs. Si par exemple, votre ouverture maximale est f/4, il vous faudra alors faire rentrer plus de lumière en montant les ISO ou en augmentant le temps de pose. Mais si vous avez un appareil qui gère très mal la montée en ISO, l’augmentation du temps de pose sera votre seul salut…
Bref, la première chose à faire quand vous voyez une aurore, ce n’est pas de la photographier mais bien de contempler cette magie nocturne. A la seconde, commencez à travailler et n’oubliez pas votre mise au point, à l’infini ! (les étoiles doivent donc être nettes).
Enfin, si vous voulez apprendre la photographie d’aurore boréale en groupe, alors rien de mieux que de partir avec une agence spécialisée, aux côtés de guides photographes pro qui vous donneront toutes les clés directement sur le terrain.
La saison des aurores vient juste de commencer, à vous de jouer maintenant !