Ascension du volcan Kawah ljen

Sur les traces des porteurs de soufre

Le 4x4 d’Haribowo est au rendez-vous à la gare routière de Banyuwangi. Il vous emmène tout d’abord dans son agence pour organiser la journée du lendemain : prise en charge à l’hôtel, montée en 4x4 au départ du chemin qui mène au sommet du Kawah Ijen, retour à l’hôtel, et pour finir, dépose au terminal des ferries de Ketapang. Il vous propose de vous fournir un guide pour vous conduire jusqu’au lac d’acide, mais ce n’est vraiment pas nécessaire car le chemin est évident, même en pleine nuit, et même si vous avez oublié vos lampes frontales !

Demandez conseil à Haribowo pour le choix de l’hôtel. Que vous souhaitiez un hébergement bon marché ou luxueux, il vous recommande le lieu qui correspond à vos attentes. Nous vous conseillons le Mahkota Plengkung Hotel, pour son restaurant, ses jardins, sa piscine et le confort simple de ses chambres. Le personnel de l’hôtel est habitué à recevoir des clients qui se lèvent très tôt pour assister au lever de soleil depuis le sommet du volcan. Puisque le restaurant sera fermé à l’heure où votre réveil sonnera demain matin, pensez à demander au réceptionniste un petit déjeuner à emporter.

Départ en 4x4 depuis l’hôtel à 3h du matin avec le petit déjeuner en boîtes, rangé dans les sacs à dos. C’est tôt, mais c’est juste ce qu’il faut pour atteindre le bord du cratère avant le lever du soleil. 1h30 de route parfois complètement défoncée mène au départ de la balade. Attention, ce n’est pas parce qu’il pleut dans la vallée qu’il ne fait pas beau sur le volcan ! Prévoyez des vêtements chauds, car vous montez en altitude et le sommet est souvent venté.

Le chauffeur vous dépose au départ du chemin et vous donne rendez-vous pour vous récupérer à votre retour.

Chaque visiteur doit s’inscrire au poste des gardes forestiers de Paltuding et payer la taxe de passage. Allez savoir pourquoi, mais vous payez plus cher si vous déclarez des appareils photos. Ensuite, il suffit de suivre le chemin qui mène jusqu’à la lèvre du cratère. Vous n’êtes pas les premiers à l’emprunter, car c’est par là que montent et descendent les porteurs de soufre qui font la navette entre le lac d’acide et le pied du volcan. Au fur et à mesure que le jour se lève, les lumières magnifiques apparaissent et illuminent la forêt et les volcans voisins. L’ascension dure environ 1h30. Quel spectacle au sommet lorsque le soleil émerge !

C’est très tentant d’aller voir de plus près ce qu’il se passe au fond, 200 m plus bas. Mais est-ce bien raisonnable ? Le plus sage est de s’asseoir au soleil, de sortir le petit déjeuner préparé par l’hôtel et d’observer tranquillement les éléments. Si de grosses volutes de fumées se dégagent en permanence des solfatares et que le vent tourbillonnant les rabat une fois dans un sens une fois dans l’autre, alors mieux vaut jouer la prudence et profiter du spectacle depuis le haut.
Si au contraire, il y a peu de fumées et que le vent les entraîne à l’opposé du lac, c’est jour de chance ! Empruntez le mauvais sentier qui descend au fond du cratère et rejoint le bord du lac à l’endroit où le soufre est exploité. C’est plus rassurant de faire le chemin en même temps que les porteurs de soufre mais si la fumée change de direction et commence à vous recouvrir, n’hésitez pas, faites demi-tour et remontez vite respirer l’air pur un peu plus haut. Les vapeurs très chargées en gaz irritants peuvent endommager gravement les bronches. Prévoyez un foulard pour se protéger le nez et la bouche.

Une fois arrivés au fond, vous serez aux premières loges pour assister aux différentes phases de l’exploitation du soufre. Mais entre les ouvriers qui passent leur journée au fond du volcan, au milieu des vapeurs d’acide à casser les plaques de soufre, et les porteurs qui remontent leur énorme chargement sur ce mauvais chemin, force est de constater que les conditions de travail sont réellement effroyables. C’est d’autant plus déroutant que ces hommes s’escriment au milieu d’un paysage incroyablement beau fait de couleurs explosives : le rouge sang du soufre liquide, le jaune d’or lorsqu’il est solide, le bleu-vert du lac d’acide.

C’est en remontant sur le bord du cratère que l’on compatit encore plus avec les porteurs de soufre. On aimerait pouvoir les soulager de leur fardeau sur quelques mètres, alors qu’on est parfaitement incapable de soulever une telle charge.

Prenez le temps de vous arrêter au poste de pesée et vous serez sidérés par le poids de ce qu’ils transportent. Un chargement moyen correspond à 75 kg de soufre environ, mais les records dépassent les 100 kg. Sachant que le kilo de soufre est payé 500 Rp, les porteurs y laisseront leur santé bien avant d’avoir fait fortune.