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Le Mauna Loa, deuxième plus haut sommet de l’archipel, culmine à 4169 m. La caldeira sommitale est immense : 6 km de large par 8 km de long.
Malgré son aspect massif et son calme apparent, le Mauna Loa est un des volcans les plus actifs du globe. La première éruption a été constatée en l’an 1750. Depuis, il est entré trente-neuf fois en activité, au rythme régulier d’une éruption tous les cinq ans en moyenne. La dernière enregistrée date de 1984. Il est en retard ! Pour cette raison, il est surveillé attentivement. Les scientifiques mesurent en permanence la température et la composition des gaz, le magnétisme, le gonflement de ses flancs, la fréquence et l’intensité des tremblements de terre afin de détecter les signes précurseurs d’une éruption. La majorité de ses éruptions prennent naissance à son sommet. La lave, très fluide est éjectée sous forme de fontaines qui jaillissent des fissures ouvertes suite aux mouvements de terrain. Les coulées dévalent parfois jusqu’à l’océan.
La naissance du Mauna Loa remonte à 600 000 ans, ce qui est relativement jeune à l’échelle terrestre. Il est alimenté par une énorme poche magmatique située trois kilomètres plus bas. Ce volcan s’est formé grâce à l’existence du « point chaud » qui est à l’origine de la chaine volcanique Hawaii-Empereur.
L’ascension du Mauna Loa nécessite trois jours de marche au total. Le trail et les nuits en refuge sont gratuits. La seule contrainte impose de s’enregistrer auprès des rangers du parc des volcans. C’est une mesure de sécurité, rien de plus. Nous vous conseillons de vous y plier et de prendre un maximum d’informations auprès des rangers. L’inscription se fait au background office, à l’intérieur du parc, au maximum vingt-quatre heures à l’avance. Le bureau ouvre à 8h le matin, alors autant être là de bonne heure car les capacités d’hébergement des refuges sont limitées : huit places pour Red Hill Cabin et douze pour Summit Cabin.
Les rangers vous posent une foule de questions pour remplir leur formulaire. Quelle est la couleur de votre duvet, de votre veste... On se demande un peu à quoi cela sert. Par contre, ils vous diront si les réservoirs qui collectent l’eau de pluie à chaque refuge sont pleins, si la météo est stable sur les trois jours à venir. Et ça c’est important !
Sachez aussi qu’ils ne demandent pas d’emporter avec soi une tente de secours, qu’ils ne demandent pas d’autorisation médicale pour les enfants, qu’ils n’imposent pas un équipement minimum.
C’est à vous de prévoir votre matériel pour passer ces trois jours en sécurité. Les chaussures de randonnées sont indispensables. Les chemins sont irréguliers, le sac à dos est lourd, les refuges sont isolés, alors ce n’est pas le meilleur endroit pour « se faire » une cheville. Laissez les basket dans le coffre de la voiture !
Vous allez monter à quatre mille mètres, et passer la nuit là-haut. Même en été, les températures peuvent passer en dessous de zéro. En hiver, la neige et le givre sont fréquents au sommet. Il faut donc un duvet correct, si possible en synthétique, avec une température de confort comprise entre 0 et + 5°C. Le temps change vite. Vous pouvez marcher en tee-shirt, et une heure plus tard vous retrouver sous la pluie. Une tenue étanche est très agréable. Gore-tex intégral, voire pantalon k-way pour le bas, si ça fait beaucoup pour les finances ! Pour la journée, deux litres d’eau par personnes sont suffisants car il y a de quoi faire le plein dans les refuges. Mais prenez assez de carburant pour ne pas se rationner en eaux chaudes, tisanes, thés, soupes, à tout moment de la journée.
Les rangers délivrent un permis qui vous autorise à monter au sommet du Mauna Loa. Il leur permet de connaître votre programme et de déclencher les secours si vous n’êtes pas revenus au moment convenu. Votre réservation vous garantit également une place dans les refuges, car les gardes gèrent le croisement des personnes qui montent et qui descendent.
L’ascension du Mauna Loa dure trois ou quatre jours selon votre condition physique. Le premier jour nécessite douze kilomètres de marche pour mille mètres de dénivelé afin d’atteindre Red Hill Cabin.
Le deuxième jour permet d’atteindre le refuge du sommet du volcan, avec toujours mille mètres de dénivelé, mais sur dix-neuf kilomètres et demi. Ensuite, il y a plusieurs variantes possibles. Vous pouvez faire le tour complet de la caldera pour atteindre le véritable et officiel sommet du Mauna Loa. C’est très long, et question paysage, vous ne verrez pas grand-chose de plus. Alors il ne reste plus qu’à redescendre. Certains le font en un jour, d’autres en deux. Nous préférons largement la version rapide. On prend son temps à la montée, mais on file à la descente. Cela représente une grosse journée. C’est tout à fait faisable, mais il faut avouer que vous serez content de revoir votre voiture !
Il existe une autre façon plus rapide pour atteindre le sommet du Mauna Loa. En partant de la Saddle Road qui traverse Big Island, une route non goudronnée mène au Mauna Loa Observatory, à 3350 m d’altitude. Le départ de cet itinéraire se situe à 400 mètres de la route qui monte en direction du Mauna Kea. Il n’est pas possible de l’emprunter sans avoir un véhicule 4 x 4. Après avoir quitté l’autoroute, il faut suivre la Hilo Kona road sur 6,5 km et la quitter en prenant à gauche pour emprunter la Observatory road. Continuez sur cette route taillée dans les coulées de lave pendant 7 km. A l’embranchement, tournez à droite et continuez logiquement jusqu’au Mauna Loa Observatory qui se trouve 14, 3 km plus loin.
Les personnes pressées campent sur le parking au terminus de la route et font l’aller-retour au sommet le lendemain. Une autre option consiste à monter le premier jour au sommet, dormir à Summit Cabin, puis redescendre le jour suivant. L’inconvénient, c’est que cet itinéraire est en dehors du parc. Cela implique que votre présence n’est pas gérée par les rangers. Vous pouvez donc débarquer dans un refuge complet. Même si vous arrivez les premiers, les autres randonneurs auront tous un permis officiel. Qui est-ce qui dormira par terre ? C’est vous !
Bien que plus rapide, cet itinéraire est beaucoup moins intéressant. Ce n’est pas pour rien qu’il est à l’extérieur du parc. Autre inconvénient : il est très direct. Par conséquent, le temps d’acclimatation est très court. Les chances d’avoir mal à la tête, d’être brassé et de passer une mauvaise nuit sont démultipliées.
Vous l’avez compris, la version voie normale en trois jours nous semble la plus logique. Les paysages traversés sont grandioses. La solitude est quasiment garantie. Sur trois jours, le sac à dos garde un poids raisonnable et le temps d’acclimatation est suffisant pour profiter à fond de cette incroyable randonnée.
Pour faire vos courses, c’est à Hilo que vous trouverez ce qu’il vous faut. Il n’y a rien de plus près. Et le soir lorsque la nuit est tombée, pour terminer cette journée de préparatifs, que diriez-vous de retourner au Jaggar Museum pour contempler le lac de lave by night ? Vous ne serez pas tout seul, cette fois-ci, mais tout de même, quel spectacle !
Le point de départ de la randonnée n’est pas très loin du Namakanipaio campground. A environ 1,1 km en direction de Hilo, engagez-vous sur la première route qui part sur la gauche. C’est la fameuse Mauna Loa road qui serpente au milieu d’une magnifique forêt sur 18 km. Elle est de plus en plus étroite au fur et à mesure qu’elle s’élève sur les pentes du volcan, mais elle reste goudronnée jusqu’au terminus. Elle se termine brusquement en plein milieu des arbres, par un petit parking, à 2000 mètres d’altitude. C’est toujours mille mètres de gagné !
À partir de cet endroit, vous pouvez dire adieu à la civilisation ! Le chemin qui mène à Red Hill Cabin est celui qui se trouve dans le prolongement de la route. Il est d’abord bien marqué, tant qu’il grimpe au milieu de la végétation. Pendant plusieurs centaines de mètres, il semble s’orienter dans la mauvaise direction. Ce n’est qu’une impression. Le volcan est tellement grand que les repères disparaissent. Plus on monte et plus la verdure se fait rare. Place aux coulées de lave et son enfilade de cairns. Même par mauvais temps, l’itinéraire est facile à suivre. Les cairns doivent toujours rester visibles. Dans le cas contraire, c’est que vous êtes en train d’ouvrir une nouvelle voie !
La pente n’est jamais raide. La trace monte régulièrement du début jusqu’à la fin. Si vous êtes avec des enfants, il est conseillé de gérer l’effort de sorte qu’il n’y ait pas de fatigue excessive. Une pause toutes les heures ou tous les deux à trois kilomètres permet de maintenir un rythme tranquille mais régulier. Le GPS n’est pas du tout indispensable. Par contre, il permet de mesurer son avance et d’espacer correctement les temps de repos. Obligez-vous à bien boire à chaque arrêt. Rien ne sert de se presser. Au contraire, c’est en marchant doucement que vous vous adapterez le mieux à l’altitude.
Quatre bonnes heures de marche sont nécessaires pour rejoindre le refuge de Red Hill. Le lieu porte bien son nom. A 3000 mètres d’altitude, le paysage qui s’étend à vos pieds est grandiose. Bienvenue sur la lune ! En face, les télescopes géants du Mauna Kea sont bien visibles.
Nous vous conseillons de calculer votre journée pour arriver au refuge autour de quatorze heures. Cela laisse tout le temps pour lézarder au soleil, profiter du panorama, s’habituer à l’altitude, manger et boire chaud. Traitez l’eau avec des pastilles ou faites là bouillir pendant dix minutes.
Quand le soleil disparaît, le froid et l’obscurité tombent immédiatement. Après un repas à la frontale ou à la bougie si vous en avez apportées, il n’y a pas grand-chose de plus agréable à faire que de se glisser au chaud au fond du duvet !
La journée appartient à ceux qui se lèvent tôt. Alors nous vous conseillons de mettre le réveil à quatre heures. Vous êtes restés huit heures au fond de votre duvet, ce n’est quand même pas le bagne ! Une heure pour déjeuner et plier bagage et vous voilà à nouveau dehors, sac sur le dos. Il ne fait déjà plus nuit noire car à cinq heures du matin, les premières lueurs éclairent la ligne d’horizon. Le début du chemin se parcourt néanmoins à la lumière des frontales. Heureusement que vous avez pris la précaution de repérer le départ la veille... Vous voilà partis pour 19,5 km et à nouveau mille mètres de dénivelé.
Le rythme lent et régulier du premier jour est bien adapté pour cette longue journée. Respectez les pauses-boisson toutes les heures, ou tous les trois kilomètres. Encore une fois, c’est important si vous êtes avec des enfants. Le chemin est toujours bien balisé. Il monte droit vers le sommet en passant au plus près des curiosités les plus spectaculaires : cônes volcaniques parfaits, fissures, tunnels de laves, champs de sable vert, roches fondues. Ces petites merveilles changent de couleurs au fur et à mesure que le soleil s’élève. Ces immenses étendues ont le charme du désert.
Il faut compter environ six heures de marche pour atteindre le plus inattendu des paysages : un immense lac de lave solidifié entouré de falaises occupe le sommet du Mauna Loa. Mais quand on dit immense, le mot est vraiment faible. On ne peut s’empêcher de penser à la puissance des éruptions de ce volcan lorsqu’il entre en activité. Le sentier traverse une minuscule partie du lac, qui pourtant semble bien longue. Il reste encore entre une heure et une heure et demie de marche pour rejoindre le point final de cette extraordinaire randonnée : Summit Cabin. Le refuge est perché au bord de la falaise, 4000 mètres au- dessus de l’océan Pacifique.
Le fait d’arriver au refuge en début d’après-midi est vraiment agréable. On peut se poser, se reposer, admirer et profiter de la sensation de se trouver dans un des endroits les plus isolés du monde. Comme la veille, le froid se fait vite sentir dès que le soleil disparaît sous la mer de nuages. Le repas passe un peu plus difficilement, à cause de l’altitude. Ce sont les soupes chaudes qui font le plus envie. Les matelas sont plus propres qu’à Red Hill Cabin. Il y a même des couvertures pour les plus frileux. Il n’y a rien d’anormal à ressentir une perte d’appétit ou un mal de tête. Un peu d’efferalgan et une bonne nuit devrait atténuer ces petits désagréments.
Ceux qui ont encore du courage ne doivent pas manquer une sortie nocturne, lorsqu’il fait nuit noire. Levez les yeux et regardez : vous êtes debout sous un des ciels les plus transparents du monde.
L’altitude, ajoutée à l’absence de pollution lumineuse et à la pureté parfaite de l’air, révèle une voute comme vous n’en verrez nulle part ailleurs. Des nuées d’étoiles éclairent la nuit, et vous êtes pile en dessous. Même si il fait froid, profitez, et gardez en mémoire cette incroyable image en noir et blanc.
Nuit plus ou moins bonne suivant la tolérance à l’altitude, écourtée par la sonnerie du réveil. Comme la veille, quatre heures du matin est la bonne heure pour quitter la chaleur du duvet et pour commencer à marcher à peine avant le lever du soleil. Puisque la journée va être longue, il faut prendre une marge de sécurité. Trente kilomètres et deux mille mètres de dénivelé vous attendent ! Il faut environ cinq heures pour atteindre le refuge de Red Hill, puis encore trois à quatre heures pour rejoindre le parking (sans compter les pauses). Les derniers kilomètres paraissent bien longs. Lorsqu’on retraverse la clôture qui empêche les chèvres de vadrouiller, c’est bon signe : encore un dernier petit quart d’heure d’effort avant de poser le sac à dos et les chaussures de rando.
En passant devant l’entrée du parc des volcans, faîtes le détour jusqu’au background office pour signaler aux rangers que vous êtes toujours en vie.
La suite des évènements dépend de la météo. Quoi qu’il en soit, après ces trois jours de marche sur la lune, on ne rêve que de plage, de chaleur, et … d’un bon repas bien mérité. Côté Hilo, le ciel est capricieux, alors que le versant Ouest est presque toujours protégé par les énormes masses du Mauna Loa et du Mauna Kea. Dans le pire des cas, s’il pleut sur les flancs du volcan, les plages sont au soleil. C’est donc en direction de Kona qu’il est conseillé de se diriger. Cette portion de côte est extrêmement sauvage. Il y a très peu d’habitations. Les rares commerçants baissent leurs rideaux au plus tard à 18h. Les deux premiers campings que l’on croise, Punalu’u et Wittington sont nichés dans les seuls minuscules portions de littoral ou l’océan est accessible. Très beaux endroits, plutôt chers, loin de tout, pas toujours à l’abri.
Nous vous conseillons d’aller jusqu’à Ho’okena Beach. Il faut quitter la route n°11 entre les milles 101 et 102 et prendre celle qui descend à gauche, jusqu’à la mer. Au terminus de la route, il y a deux ou trois maisons, une plage et l’océan. Le camping est coincé entre la falaise et l’unique rangée de cocotiers.
Renseignez-vous auprès du gardien qui vit dans l’espèce de petit barnum juste à gauche de la route. Il vous indiquera où vous pouvez vous installer et comment fonctionne le camping. Cet homme vit ici en permanence. Vous êtes chez lui. L’accueil est gentil, cool, à la hawaïenne. Ce n’est pas lui qui vous fera payer. Il est juste là pour surveiller.
Un peu de confort : en descendant au camping, vous suivez la route et un immense tuyau métallique qui alimentent les douches. Cela veut dire qu’en plein jour, l’eau est bouillante, et dès qu’il fait nuit, la douche est carrément froide. Les douches sont extérieures. Sur la plage, l’usage du savon est interdit. Devant les sanitaires, c’est permis. L’essentiel, c’est qu’il y ait des douches ! L’eau est théoriquement potable, mais l’ennui, c’est que pendant la journée, elle est brûlante !