Sur un territoire à peine plus grand que le Royaume-Uni, un voyage au Burkina Faso offre une belle palette de paysages variés et dépaysants. De la région vallonnée et verdoyante des cascades autour de Banfora aux plaines désertiques du Sahel autour de Gorom-Gorom en passant par des forêts comme celle de Kou, les paysages du Burkina sont aussi le théâtre d’une faune extrêmement riche. Vous la découvrirez dans des réserves naturelles telles que celle de Nazinga ou dans le parc national d’Arly.
Les paysages du Burkina racontent aussi des siècles d’histoire à travers un patrimoine culturel et architectural étonnant dans les étonnants villages de Tiébélé et de Niansogoni ou encore au milieu des pics de Sindou. Les deux villes principales du pays, Ouagadougou et Bobo-Dioulasso méritent aussi le détour, et même plus : Elles vous séduiront par leur charme nonchalant, leur dynamisme culturel et la bonne humeur générale de leurs habitants.
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Au Burkina Faso, les crocodiles ne sont pas vus comme d’affreux mangeurs d’hommes – et de femmes – ! Au contraire, ils sont bien souvent sacrés. Faites-vous des frayeurs en allant à leur rencontre dans les mares sacrées des villages de Bazoulé ou de Sabou, à proximité de Ouaga. Profitez-en pour faire une belle balade dans la savane environnante, à pied ou en vélo.
À une quarantaine de kilomètres à l’ouest de Gaoua gisent les ruines de Loropéni. Inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO, leur origine reste inconnue et les guides aiment faire planer le mystère. La taille des vestiges des murs laisse présumer la présence ancienne de bâtiments imposants. La balade au milieu des pierres envahies par la végétation est très agréable et propice à l’imagination.
Après les crocodiles, immergez-vous dans le quotidien des hippopotames dans la réserve de biosphère de la mare aux hippopotames de Bala à une soixantaine de kilomètres au nord de Bobo-Dioulasso. Ils barbotent dans un lac et aiment s’immerger aux heures les plus chaudes de la journée. Pour les voir remonter à la surface, allez-y au lever du soleil, ou à partir de 16h30. Prenez aussi le temps de faire une petite balade autour de la mare.
Avant-gardiste en matière de cinéma africain, le Burkina Faso lance en 1969 le Fespaco (Festival panafricain de Ouagadougou), un festival unique dont les films en compétition sont réalisés par des auteurs africains et de la diaspora. Tous les deux ans, la dernière semaine de février, Ouaga vit au rythme du septième art. Vous y croiserez les grands noms du cinéma africain dans une ambiance de fête et de projections à gogo. Ouaga prend alors un nouveau surnom, celui de Ouagawood !
Le musée du Poni – du nom de la rivière qui traverse la ville de Gaoua au sud-est de Bobo - est un établissement que les amateurs d’anthropologie et d’ethnologie adoreront. Dédié à la culture Lobi, il est né du travail extraordinaire réalisé par l’ethnologue et religieuse Madeleine Pierre avec les peuples Lobi. Dans cette ancienne bâtisse coloniale, des collections d’objets de la vie courante et de vieilles photographies datant du début du XXe siècle vous feront voyager au cœur de la culture peu connue des Lobi. Dans la cour, vous pourrez visiter une reconstitution de leur habitat traditionnel défensif pour protéger les richesses de leur peuple.
Entièrement bâtie en banco et d’inspiration soudanaise, la mosquée Dioulassobo, la plus vieille de Bobo-Dioulasso, est une construction remarquable. Datant de 1880, ses minarets en forme de cônes criblés d’armature en bois donnent une allure de château paisible au bâtiment. Si vous voulez voir la mosquée vivante et pleine de fidèles, allez-y un vendredi, jour de la prière, en vous faisant discret. Vous serez happé par le spectacle et le recueillement de l’endroit et de la scène.
Tous les vendredis matins, au lever du soleil, se tient une cérémonie unique en son genre en l’honneur du Mogho Naba, le roi des Mossis, l’ethnie majoritaire du Burkina Faso. Dans sa cour royale, une chorégraphie ancestrale honore sa présence ainsi que celle de ses dignitaires. Toujours remplie – le Mogho Naba reste investi d’une autorité morale incontestable chez les Mossis -, la cour n’est pas accessible à tous mais vous pourrez voir la cérémonie de loin. Attention, filmer et photographier est interdit, ce qui donne encore plus de piment à la cérémonie !
Tandis que Ouaga est fière de son Fespaco, Bobo n’a rien à envier à la capitale grâce à sa Semaine Nationale de la Culture (SNC), l’un des plus grands événements culturels du pays. Se tenant tous les ans la dernière semaine de mars, elle est à la fois un festival et un concours pluridisciplinaire visant à la promotion des identités culturelles du pays. La ville vit alors au rythme de spectacles de danse et de chant, de concerts, d’expositions d’art et d’artisanat et de stands gastronomiques !
Faites comme les Burkinabés, prenez vos repas dans des maquis. Petits restos populaires, vous en trouverez à chaque coin de rue ou de piste. Attendez-vous à manger des plats traditionnels comme le poulet bicyclette ou des brochettes de viande ou de poissons grillés accompagnés d’allocos, de riz gras ou de tô – une pâte amère obtenue par la cuisson de farine de mil, de maïs ou de sorgho, préalablement pilé -. Un maquis est aussi un endroit social où l’on se retrouve, discute, refait le monde, d’où la connotation clandestine de son nom.
Profitez de votre passage dans la province du Houet dans les Hauts Bassins pour faire du shopping utile. Installée à Koro, l’association GAFREH (Groupement d’Action des Femmes pour la Relance Économique du Houet) recycle des sacs en plastique usagés en en faisant des objets tissés très sympas : des porte-clefs, des sacs, des trousses, des petits paniers… Vous adorerez et en profiterez pour ramener des cadeaux originaux.
Si l’artisanat et les savoir-faire des artisans vous intéressent, rendez-vous au village de l’artisanat de Ouagadougou, à quelques kilomètres au sud du centre-ville. Inauguré en 2000, ce village a le mérite d’exposer tous les types d’artisanat du Burkina. Plus de 50 exposants vous montreront leur savoir-faire sur leur stand : du travail du cuir à la fabrication de djembé en passant par la fonderie, le batik, le tissage, la vannerie, la poterie, la céramique ou encore la joaillerie.
À Ouaga, on vit aussi la nuit. Après un bon repas au maquis Aboussouan, plongez dans la vie nocturne de la capitale burkinabé. Passez au De Niro pour une soirée jazz ou découvrez des groupes locaux au Petit Bazar, un bar-dancing où des concerts ont lieu tous les soirs à partir de 20h. L’ambiance sympathique du Petit Bazar vous séduira et vous entrainera sans complexes sur la piste de danse !
Les fans d’escalade adoreront les collines et les falaises de Koro dans la région des Hauts Bassins au sud-ouest du pays. Si vous préférez ne pas vous aventurer tout seul, profitez des infrastructures et de l’encadrement du très sympathique club d’escalade du Houet. Au cœur d’un site de roches en granit, vous pourrez pratiquer votre sport préféré, quel que soit votre niveau. Ceux qui préfèrent pourront partir sur les chemins de randonnées balisées.
J’ai vécu pendant quatre ans au Togo et ai eu la chance de beaucoup voyager dans les pays sub-sahariens d’Afrique de l’Ouest. Parmi eux, le Burkina est l’un de mes préférés.
Même si le pays n’a pas de littoral – les Burkinabés ont un grand sens de l’humour et aiment se vanter du fait qu’ils ont la plus longue plage du monde (1 000 km de la frontière à la plage la plus proche au Bénin) -, il regorge de trésors naturels, d’une faune et d’une flore particulièrement riches et de curiosités architecturales et culturelles… Mais ce que j’apprécie encore plus dans ce pays, malgré la situation sécuritaire tendue de ces dernières années, c’est la bonne humeur des Burkinabés, leur accueil chaleureux et leur sens de l’humour et de la dérision.
Bon voyage !